FOOTBALL : RAPPORT BONIFACE
26.11.2008
Le président de la Fédération française de football (FFF), Jean-Pierre Escalettes, a indiqué à l’occasion de la remise par Pascal Boniface du rapport “Football et Société” qu’il quitterait son poste si des ligues fermées devaient voir le jour en France.
Le directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) prend le contre-pied d’une vision purement économique du football, pour en louer les vertus sociétales.
Il défend une spécificité, voire une exception sportive que l’Union européenne risque de mettre à mal en vertu de sa règle de libre circulation des personnes et du droit à la concurrence. Les centres de formation français pourraient à terme être pillés de leurs meilleurs éléments sans des règles spécifiques dérogatoires accordées au sport.
“C’est plus par méconnaissance (du sport) que par volonté de nuire que l’UE a voulu voir l’aspect économique” des choses, estime Pascal Boniface. “Il faudrait une veille législative sur ce qui se passe à Bruxelles.”
“Le football crée du lien social au quotidien à une époque où les individus sont de moins en moins liés socialement aux autres et au moment où toutes sortes de replis, sociaux, de classe, ethniques, sont à l’oeuvre”, ajoute le document de 87 pages.
Vingt-quatre recommandations concluent ce rapport, afin d’améliorer l’impact positif du football, parfois stigmatisé pour ses débordements. La dernière de ces recommandations, avancée par le criminologue Alain Bauer, préconise de créer “un cycle vertueux”, en donnant par exemple des points de bonus pour les matches sans carton et sans incident.
Jean-Pierre Escalettes va transmettre ce rapport aux membres du Conseil fédéral en décembre.